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Constance de Salm - Vingt-quatre heures d’une femme sensible - Lettre III


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Constance de Salm - Vingt-quatre heures d’une femme sensible - Lettre III

Extrait tiré de : Constance de Salm, Vingt-quatre heures d’une femme sensible, 1842 (acheter l’œuvre)

Extrait proposé par : Du côté des autrices


À propos de cet extrait :

Connue de son vivant principalement son œuvre poétique en vers, Constance de Salm n’a écrit qu’un seul roman, Vingt-quatre heures d’une femme sensible. Comme elle l’explique dans sa préface, Constance de Salm l’a écrit pour répondre à ceux qui lui reprochaient « le ton sérieux et philosophique de la plupart de [ses] ouvrages ». Elle y répond en disant que « le goût des ouvrages sérieux n’exclut en rien la sensibilité ».

Elle dépeint dans cet ouvrage toutes les nuances des sentiments auxquels le cœur et la raison d’une femme sont soumis, lorsqu’elle découvre que son amant part au bras d’une autre femme, à la fin d’un opéra. Contrairement au roman de Stefan Zweig, Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, qu’il a inspiré, celui-ci est épistolaire. 46 lettres écrites en 24 heures et adressées par l’héroïne à son amant. 46 lettres qui racontent les tourments de l’âme, de la jalousie, du sentiment amoureux. Voici la troisième d’entre elles.

Retrouvez cet extrait lu par Mathilde Doiezie dans le podcast Du côté des autrices.


(licence Creative Commons BY-SA, Du côté des autrices)
Texte de l'extrait (source) :

Que se passe-t-il donc en moi ? Aucune circonstance nouvelle n’a pu augmenter mon trouble, et cependant il s’accroît à chaque instant. Je crois voir mille choses qui m’étaient échappées d’abord. Il semble qu’il y ait des douleurs qu’on éprouve sans le savoir, et dont on ne se rend bien compte que quand elles remplissent tellement le cœur qu’il lui devient impossible de les supporter. Ces idées sont, il est vrai, vagues et confuses ; elles passent devant mes yeux et s’évanouissent comme de vains fantômes ; mais il en est une qui reste toujours là ; une dont la vérité m’épouvante ; une qui repose sur un fait, et que je ne puis me nier à moi-même. Vous avez remarqué cette femme, mon ami ; vous l’avez remarquée ! Et qui ne sait que toutes les illusions de l’amour se touchent ; que la plus douce, la plus nécessaire, la plus sacrée est celle qui nous fait croire qu’il n’existe personne pour nous hors du cercle enchanté dont la passion nous environne ? Vous avez remarqué cette femme ; et moi… je ne voyais que vous !